Le 17 octobre 2014 Homosexualité et Socialisme (HES) a publié un communiqué appelant à une approche pragmatique de l'ébauche de la proposition de loi sur le changement d'état civil que certains députés veulent présenter, communiqué dans lequel est mis en cause le durcissement de certaines associations trans et tout cela la veille de l'Existrans.
Un certain nombre de LGB (Lesbiennes, Gays et biEs) seront perdus face aux diverses réactions que cela suscite, pensant que les T feraient bien de s'entendre pour rendre compréhensible le débat.
J'entends ces réactions mais, sauf à toujours recommencer à mettre le travail sur le métier, je ne peux que leur conseiller de remonter le temps des écrits concernant la question de l'identité de genre, en particulier ici sur Yagg, pour éviter de compliquer la lecture de cet article, vous trouverez des liens dans les liens des articles cités, suivez les et lisez, SVP.
1) Le paternalisme d'HES :
Le communiqué ''Proposition de loi pour le changement du sexe à l'état civil : pour un dialogue pragmatique'' fleure bon le paternalisme du 19ème siècle.
Cela peut se résumer en quelques mots : faites nous confiance, arrêtez de demander plus, nous sommes là pour vous aider, sans nous que ferez-vous pauvres petits…
HES protège son pré carré, celui de son accointance avec le PS quitte à mépriser ceux/celles qui se battent pour leurs droits.
Mais HES nous a habituéEs à ce paternalisme, un peu d'histoire récente n'est jamais superflue :
et
LGBT : le PS, l’égalité des Droits pour tous… et les trans ?
HES ferait bien de se montrer humble et discret plutôt que paternaliste.
2) La soumission de l'Existrans :
Pour le béotien lambda, dépassé par les enjeux voire ''informé'' par des médias incompétents ou les dits experts en la matière, les revendications de l'Existrans sont exagérées car un changement d'état civil sans garde fous (un avis ''d'expert psychiatrique'', un accord judiciaire… ) mettrait en péril la société et l'individu. En effet, selon ces béotiens, le risque d'erreur de la part de trans est présent et que dire du risque de délinquants qui voudraient un CEC pour disparaître dans la nature ?
Pour le béotien pro trans, les revendications de l'Existrans semblent sensées.
Pour les milliers de trans précariséEs, discriminéEs, en butte à la psychiatrisation, à la judiciarisation et à l'arbitraire de l’État, ces revendications semblent sensées et nécessaires ne serait-ce que pour vivre. Je les comprends et ne peux leur en vouloir car lorsque chaque jour vous avez le sentiment d'être excluE de la société vous ne pouvez que vous raccrocher au moindre espoir d'avoir une vie meilleure et le début de cette vie meilleure est un changement d'état civil (CEC) libre et gratuit (exceptéEs pour les trans réactionnaires, minoritaires et anti égalité des droits qui souhaitent garder la psychiatrisation, la pathologisation et la judiciarisation et glorifient la Sofect).
Dans un article ''Droits des trans': Un vrai changement d’état civil libre et gratuit, c’est possible'', Coline Neves du Collectif Existrans, résume fort bien ce que ressentent les milliers de trans sus-citéEs et dénonce avec justesse ce que cette loi entraînerait : toujours de la judiciarisation et toujours de la médicalisation (puisque dans les critères envisagés, « 3°/ Les attestations qu'il a engagé ou achevé un parcours médical pour adopter le comportement social ou l'apparence physique du sexe revendiqué. » le médical est présent) des personnes trans.
Cet article, d'apparence consensuel, n'explique nullement les enjeux politiques liés à la question fondamentale des discriminations consécutives à l'existence du sexe/genre sur les papiers officiels et traduit clairement que ces revendications ne sont qu'une soumission au pouvoir patriarcal qui base celui-ci sur l'apartheid du genre. Une soumission volontaire qui fait le lit aux discriminations subies par l'ensemble des trans dans toute leur diversité mais aussi à l'ensemble des êtres humains puisqu'elle se base sur une obligation d'entrer dans une seule des deux cases possibles : homme ou femme. Pour plus de détails, lire cet article : Intervention lors de l’Europride 2013
La loi sur l'identité de genre argentine, souvent montrée comme un exemple, bien que progressiste car la seule à réellement dépathologiser et déjudiciariser les trans, reste elle aussi dans une logique de soumission au pouvoir patriarcal.
L'Existrans doit réaliser que ses revendications ne traduisent qu'une soumission à ce pouvoir et, par là même, donne du poids à HES et à la proposition de loi en gestation.
De plus vouloir une loi dite pour les trans ne fait que renforcer la notion de minorité et, in fine, ne fait qu'aggraver les discriminations subies forgeant et renforçant l'idée que les êtres humains ne sont pas égaux devant les droits communs.
3) Sortir de la soumission :
Cette soumission peut et doit être combattue, encore faut-il le vouloir et expliquer en quoi l'apartheid du genre est anti égalité de droits.
Le vouloir est une question de volonté politique, certainEs diront révolutionnaire, qui nécessite, outre de saisir les implications de revendications qui vont au-delà de la simple question trans, la force de savoir sortir de l'air du temps et des certitudes normatives.
Pour cela, l'explication se doit d'être argumentée mais aussi défendue avec des éléments faciles à saisir, deux sont évidents :
En quoi supprimer toute mention de sexe/genre sur les papiers officiels empêche-t-il de se considérer homme ou femme ?
En quoi assurer l'égalité de touTEs (et réellement de touTEs) retire-t-il un seul droit à ceux/celles qui veulent être considéréEs comme homme ou femme ? Le mariage dit pour tous enlève-t-il un seul droit aux hétéro qui se marient ?
Toute personne qui défend l'égalité des droits pour touTEs devrait réfléchir à cette seule revendication et la soutenir car nulLE ne perd des droits et touTEs en obtiennent.
«Adhérer à l’idéologie de l’oppresseur renforce l’ignorance et la division».
Pour aller plus loin, voici deux autres articles publiés par Yagg :
«EELV, PPL et associations T: pourquoi créer des ghettos?»
et
«Transidentité: pourquoi l’État doit réparation»
Delphine Philbert
Auteure de ''Devenir celle que je suis'' aux éditions Max Milo
Vice présidente d'Objectif Égalité Lorraine, responsable des questions d'identité de genre.
Intervenante lors de l’Europride 2013 et lors du TDoR 2013 à Strasbourg
Jeudi 1er – 19h00 : [membres ~ partenaires ~ public] Cérémonie unitaire et républicaine en hommage à Jean-Pierre Humblot, victime d'un crime homophobe le 1er août 2003. Rendez-vous devant la stèle érigée par la Ville de Nancy au bord du canal (entrée par la V.E.B.E. à l'intersection du boulevard du 26ème R.I., de la rue Sigisbert Adam et de la rue Charles de Foucault). A l'issue, une réception sera offerte dans le Salon Carré de l'Hôtel de Ville de Nancy.
Mardi 22 :
• 17h00-18h00 : [partenaires] Émission Ce n’est que de l’amour sur RCN 90.7 FM. Présentée par Daniel Conrad, avec comme invitée Tiffany Meyer, vice-présidente d'Objectif Egalité Lorraine.
• 19h00 : [membres ~ partenaires]. Nancy. Réunion de travail du Kreuji Maison LGBT.
Mardi 15 :
• 17h00-18h00 : [partenaires] Émission Ce n’est que de l’amour sur RCN 90.7 FM. Présentée par Daniel Conrad et Julien Gelly.
• 19h00 : [membres] Siège social. Réunion du Conseil d'administration (élection du bureau, projets en cours).
Delphine Philbert, marraine et vice-présidente d'Objectif Égalité Lorraine, est une des invitées d'Olivier Delacroix dans son émission "Dans les yeux d'Olivier" le mercredi 16 juillet 2014 sur France 2 à 22h30.
Le thème : "Ce corps qui est le mien". Toutes et tous devant nos postes !
Jeudi 3 :
• 14h00 : [membres ~ partenaires] Hôtel de Ville de Nancy. A l'invitation de la Ville de Nancy, préparation de la cérémonie en mémoire de Jean-Pierre Humblot prévue le 1er août 2014.
• 19h00 : [membres ~ partenaires] Nancy. Réunion de travail du Kreuji Maison LGBT.
Mardi 8 :
• 17h00-18h00 : [partenaires] Émission Ce n’est que de l’amour sur RCN 90.7 FM. Présentée par Daniel Conrad.
• 19h00 : [membres ~ partenaires] Hôtel de Ville de Nancy. Rencontre avec Laurent Hénart, Maire de Nancy, représentant la Ville de Nancy, un des partenaires du Kreuji Maison LGBT.
Mardi 15 :
• 17h00-18h00 : [partenaires] Émission Ce n’est que de l’amour sur RCN 90.7 FM. Présentée par Daniel Conrad et Julien Gelly.
• 19h00 : [membres] Siège social. Réunion du Conseil d'administration (élection du bureau, projets en cours).
Mardi 22 :
• 17h00-18h00 : [partenaires] Émission Ce n’est que de l’amour sur RCN 90.7 FM. Présentée par Daniel Conrad.
• 19h00 : [membres ~ partenaires]. Nancy. Réunion de travail du Kreuji Maison LGBT.
AOÛT
Jeudi 1er – 19h00 : [membres ~ partenaires ~ public] Cérémonie unitaire et républicaine en hommage à Jean-Pierre Humblot, victime d'un crime homophobe le 1er août 2003. Rendez-vous devant la stèle érigée par la Ville de Nancy au bord du canal (entrée par la V.E.B.E. à l'intersection du boulevard du 26ème R.I., de la rue Sigisbert Adam et de la rue Charles de Foucault). A l'issue, une réception sera offerte dans le Salon Carré de l'Hôtel de Ville de Nancy.
Mardi 17 – 18h30 : [membres ~ partenaires] Hôtel de Ville de Nancy. Rencontre avec les élus du groupe "Nancy Ville Meilleure".
Directeur de publication : Julien Gelly
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